La perte des cheveux : comprendre, prévenir et traiter

La perte des cheveux, ou alopécie, est un phénomène courant qui touche aussi bien les hommes que les femmes, à différents âges de la vie. Bien qu’elle soit parfois temporaire, elle peut devenir une source de stress important, affectant l’image de soi et la confiance en soi.

1. Comprendre le cycle de vie du cheveu

Pour comprendre la chute des cheveux, il est essentiel de connaître le cycle de vie du cheveu. Chaque cheveu passe par trois phases principales :

  • Phase anagène (croissance) : dure entre 2 et 7 ans. C’est la phase active durant laquelle le cheveu pousse.
  • Phase catagène (transition) : dure environ 2 à 3 semaines. Le follicule pileux rétrécit.
  • Phase télogène (repos et chute) : dure environ 3 mois. Le cheveu tombe, laissant place à un nouveau.

La perte quotidienne de 50 à 100 cheveux est tout à fait normale. Au-delà, on parle d’alopécie.

2. Les types d’alopécie

Il existe plusieurs types de perte de cheveux, chacun ayant des causes spécifiques :

a. Alopécie androgénétique

C’est la forme la plus fréquente, touchant environ 70 % des hommes et 40 % des femmes au cours de leur vie. Elle est due à la sensibilité génétique des follicules pileux aux androgènes (hormones masculines). Elle se manifeste par un recul progressif de la ligne frontale et un dégarnissement du sommet du crâne.

b. Effluvium télogène

Il s’agit d’une chute temporaire des cheveux, souvent provoquée par un stress important, une maladie, un accouchement, une perte de poids soudaine ou certains médicaments. Elle survient quelques mois après le facteur déclencheur.

c. Alopécie cicatricielle

Ce type d’alopécie est causé par une inflammation ou une infection détruisant définitivement les follicules pileux. Elle est souvent irréversible.

d. Alopécie areata

Cette pathologie auto-immune provoque une chute de cheveux par plaques. Elle peut apparaître soudainement et toucher aussi bien le cuir chevelu que d’autres zones pileuses.

e. Alopécie de traction

Elle résulte d’une tension excessive sur les cheveux (coiffures serrées, tresses, extensions) et touche principalement les femmes.

3. Les causes de la perte de cheveux

La perte de cheveux peut être déclenchée par de nombreux facteurs, notamment :

a. Facteurs génétiques

L’hérédité joue un rôle crucial, notamment dans l’alopécie androgénétique. Si vos parents ont connu une perte de cheveux, vos chances sont accrues.

b. Déséquilibres hormonaux

La grossesse, la ménopause, les troubles de la thyroïde ou la prise de contraceptifs hormonaux peuvent provoquer une chute de cheveux temporaire ou durable.

c. Carences nutritionnelles

Un manque de fer, de zinc, de vitamine D, de protéines ou de biotine peut affaiblir les cheveux et favoriser leur chute.

d. Stress

Le stress chronique dérègle les cycles capillaires, provoquant souvent un effluvium télogène.

e. Maladies

Des affections comme le lupus, le diabète ou certaines infections peuvent entraîner une alopécie.

f. Médicaments

Certains traitements (chimiothérapie, antidépresseurs, anticoagulants, bêtabloquants) sont connus pour entraîner une perte de cheveux.

4. Diagnostic de la perte de cheveux

Un dermatologue ou un spécialiste capillaire peut poser un diagnostic à travers :

  • Une anamnèse détaillée (historique médical, antécédents familiaux, stress, régime alimentaire).
  • Une trichoscopie (examen du cuir chevelu à l’aide d’un dermatoscope).
  • Des analyses sanguines (thyroïde, ferritine, hormones, etc.).
  • Un test de traction pour mesurer la résistance du cheveu.
  • Une biopsie du cuir chevelu, dans les cas les plus complexes.

5. Traitements disponibles

Selon le type d’alopécie et son origine, plusieurs traitements sont possibles :

a. Médicaments

  • Minoxidil : lotion ou mousse topique stimulant la repousse des cheveux.
  • Finastéride : médicament oral bloquant la DHT (forme active de la testostérone responsable de l’alopécie androgénétique chez l’homme).
  • Spironolactone : anti-androgène prescrit chez certaines femmes.
  • Corticoïdes : en injection ou crème dans les cas d’alopécie areata.

b. Traitements naturels et compléments

  • Biotine, zinc, fer, vitamine D, acides aminés : utiles en cas de carences.
  • Plantes médicinales : comme la prêle, le saw palmetto ou le romarin.
  • Huiles essentielles : de cèdre, de menthe poivrée ou de lavande.

c. Techniques esthétiques

  • PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : injections du propre plasma du patient pour stimuler les follicules.
  • Microneedling : micro-perforations du cuir chevelu pour stimuler la repousse.
  • LED ou luminothérapie : améliore la circulation sanguine et la vitalité des follicules.

d. Greffe capillaire

Solution chirurgicale efficace pour les alopécies avancées. Les techniques les plus connues sont la FUE (Follicular Unit Extraction) et la FUT (Follicular Unit Transplantation).

6. Conseils pour prévenir la chute des cheveux

Voici quelques recommandations pour limiter la perte de cheveux :

  • Évitez les coiffures serrées et les tractions prolongées.
  • Limitez l’usage de chaleur (lisseurs, sèche-cheveux) et de produits agressifs.
  • Adoptez une alimentation équilibrée, riche en protéines, fer, zinc et vitamines.
  • Évitez le stress chronique par la méditation, le yoga ou l’exercice physique.
  • Massez régulièrement le cuir chevelu pour stimuler la circulation sanguine.
  • Lavez les cheveux avec des shampoings doux, sans sulfates ni silicones.

7. Perte de cheveux chez les femmes

Chez la femme, la chute de cheveux peut être plus difficile à vivre car elle touche directement la féminité. Elle est souvent diffuse, plutôt que localisée. Les causes principales incluent :

  • Les changements hormonaux (grossesse, ménopause, SOPK).
  • L’alopécie androgénétique féminine.
  • Le stress et les troubles de l’alimentation.
  • Les carences ferriques fréquentes chez les femmes en âge de procréer.

Il est crucial d’agir tôt pour limiter l’évolution de l’alopécie chez la femme, notamment par des soins adaptés et une consultation spécialisée.

8. Perte de cheveux chez les hommes

Chez l’homme, l’alopécie androgénétique commence souvent vers 25-30 ans. Les tempes se dégarnissent, puis le sommet du crâne. Elle peut évoluer vers une calvitie complète si elle n’est pas prise en charge.

Les traitements comme le minoxidil ou le finastéride permettent de freiner cette évolution. La greffe capillaire est également une solution durable, avec des résultats naturels si elle est bien réalisée.

9. Impact psychologique de la perte des cheveux

La chute des cheveux peut avoir un impact profond sur le bien-être psychologique. Elle est souvent vécue comme une perte de contrôle ou de jeunesse. Les troubles anxieux, la dépression ou une baisse de l’estime de soi peuvent en résulter.

Il est important d’en parler, de consulter un spécialiste et, si nécessaire, d’avoir un soutien psychologique pour mieux vivre cette étape.

FAQ

Quand faut-il s’inquiéter de la perte de cheveux ?

Il est normal de perdre 50 à 100 cheveux par jour. Si la chute est plus importante ou si des zones dégarnies apparaissent, une consultation s’impose.

Est-ce que la perte de cheveux est héréditaire ?

Oui, surtout dans le cas de l’alopécie androgénétique. Les antécédents familiaux sont un facteur clé.

Les colorations ou lissage abîment-ils les cheveux ?

Oui. Les traitements chimiques fréquents peuvent fragiliser la fibre capillaire, entraînant une casse ou une chute accrue.

Peut-on prévenir l’alopécie androgénétique ?

On ne peut pas l’éviter totalement, mais des traitements existent pour ralentir sa progression.

Les shampoings antichute sont-ils efficaces ?

Seuls, ils ne traitent pas les causes profondes, mais ils peuvent renforcer les cheveux existants s’ils sont bien choisis.

Une mauvaise alimentation peut-elle provoquer une perte de cheveux ?

Oui, des carences en fer, protéines ou vitamines peuvent fragiliser les cheveux.

Le stress peut-il faire tomber les cheveux ?

Oui. Il provoque souvent un effluvium télogène plusieurs semaines après un événement stressant.

Quelle est la meilleure solution pour retrouver ses cheveux ?

Cela dépend du type d’alopécie. Une consultation médicale est nécessaire pour adapter le traitement.

À quel âge commence la calvitie chez l’homme ?

Elle peut débuter dès 20-25 ans chez les sujets prédisposés.

Une greffe capillaire est-elle définitive ?

Oui, les cheveux greffés sont généralement durables car ils sont prélevés dans une zone non sensible aux hormones androgènes.

La perte des cheveux est une problématique fréquente, aux causes variées. Si elle est souvent vécue comme un complexe, il est aujourd’hui possible d’en limiter les effets, voire d’inverser le processus grâce à des traitements efficaces. Le plus important reste d’agir rapidement, dès les premiers signes, en consultant un professionnel de santé. Une approche personnalisée et un suivi régulier permettent souvent d’obtenir des résultats satisfaisants et durables.